La section des comptes de la cour suprême va passer au peigne les différents marchés publics attribué à des fournisseurs par la société nationale de l’électricité entre 2018 et 2019. La société comorienne des Télécommunication figure sur la la listes des entreprises à contrôler en 2020.
Par Abdou Moustoifa
Calendrier trop chargé pour la section des comptes de la cour suprême. Comme tous les ans, les auditeurs de la plus haute institution de contrôle des finances dévoile une liste des sociétés à auditer. Cette année, c’est la société nationale de l’électricité occupe la première place. D’ici quelques jours, les enquêteurs de la section des comptes commenceront à prendre place au sein de la Sonelec.
D’habitude si le gendarme de la finance comorienne procède à un audit, la société qui fait l’objet de l’enquête, offre un bureau aux équipes sélectionnées par la cour. Les travaux vont se focaliser sur l’ensemble des marchés publics, passés par la société de 2018 à 2019.
” Nous avons tenté à plusieurs reprises de procéder à des investigations au sein de la Sonelec. Mais nos courriers étaient classés sans suite. Dans sa dernière réponse, l’ex directeur, Aboubacar Said Mdahoma, avait indiqué que les dossiers de la comptabilité étaient tous inaccessibles car détruits lors du passage du cyclone Kenneth. Il avait sollicité un délai pour se préparer. En vain“, a relaté, le président de la section des comptes, Ahmed Elarif Hamidi dans un entretien qu’il nous a accordés il y a quelques jours.
Un marché de 215 millions
Ce dernier a précisé que le mois de février ne s’achèverait pas sans que le contrôle ne de la Sonelec ne débute. ” La section s’intéressera essentiellement sur les travaux réalisés au sein de la société, comme les bâtiments à titre d’exemple. Les procédures de passation des marchés avaient-elles été respectées ou pas. Idem pour les autres sociétés d’Etat que nous avons intégré dans la programme de l’année“, a-t-il ajouté.
Rappelons qu’au cours de ces deux dernières années, plusieurs marchés de la défunte société Ma-Mwe avaient été octroyés sans le respect de la loi sur la passation des marchés. Il y a eu l’achat de compteurs estimé à 215 millions puis un renouvellement de ce même marché pour un montant de 100 millions sans oublier la construction du nouveau bâtiment de la Sonelec pour la coquette somme de 183 millions. (Lire Al-watwan les enquêtes de notre journaliste publiées dans les éditions du jeudi 8 mars 2018, et celle du 26 avril 2018).
Depuis la suspension de Mohamed Soilihi au mois janvier 2017, la Ma-mwe était dirigée par un comité provisoire de trois personnes avec à sa tête, d’Aboubacar Saïd Mdahoma, actuellement candidat à la députation dans la circonscription Moroni Nord. Après la scission de la Ma-mwe, ce dernier avait été nommé directeur de la sonelc en janvier 2019 jusqu’au mois de janvier 2020. Donc la période choisie par la section des comptes, entre dans l’ère d’Aboubacar.
La société comorienne des hydrocarbures
Mais dans l’arrêté N°20-001/CS/PP, portant programme d’activités de contrôle de la section des comptes, pour l’année 2020, figurent d’autres entreprises à l’instar de la société comorienne des hydrocarbures, la société nationale des télécommunications, Comores Telecom. Avec la Sonelec, ces deux sociétés, verront les marchés passés avec des fournisseurs (2018_2019) passés au crible par les auditeurs de la section des comptes. ” La première étape était donc le contrôle sur le cadre institutionnel et organisationnel. Maintenant, on va se pencher sur la passation des marchés. Donc la liste se rallongera“, a informé Ahmed Elarif. Le respect du code de passation des marchés a toujours été violé par les sociétés comoriennes. Une pratique dénoncée sans cesse par la section des comptes à travers les rapports de gestions qu’elle oublie chaque année.