Les intéressées apprenaient leur suspension à travers une publication faite sur le célèbre réseau social, Facebook. Jusqu’à présent on ignore encore les fautes que ces jeunes journalistes auraient commises.
Par Abdou Moustoifa
L’information a fait l’effet d’une bombe depuis qu’elle a été lâchée sur la toile jeudi dernier. La décision prise par le ministre de l’Information, Ahmed Ben Said Jaffar de mettre mis fin aux fonction de Moinadjoumoi Papa Ali et Binti Mhadjou, qui occupaient respectivement respectivement rédactrice en chef et directrice de l’information le 30 janvier a pris tout le monde de court.
A l’heure où nous écrivions ces lignes, le ministère de l’Information n’avait pas avancé les motifs justifiant cette mise à l’écart. Les deux notes de suspension rendues publique le jeudi après-midi sont silencieuses sur les faits reprochés à ces jeunes et courageuses journalistes. Nous avons tenté d’obtenir une réaction du ministre Ahmed Ben Said Jaffar en vain. Idem pour le directeur de cabinet du ministère de l’Information, qui ne nous a jamais rappelé bien qu’il avait promis de revenir vers nous.
Ce qui est étonnant, l’ex rédactrice en chef de l’Ortc et l’ancienne directrice de l’information, affirment n’avoir reçu aucun courrier annonçant leur suspension. Pas même un coup de fil. ” Moi je l’ai appris sur Facebook. Mais même notre chef, il nous a rien notifié. Pour l’instant j’ai rendu les clefs de mon bureau“, a fait savoir Moinadjoumoi que nous avons joint au téléphone samedi. Le directeur général de l’Ortc, Salim Hafi serait à l’extérieur.
Ben Abdou qui assure l’intérim, lui a juste a appris la suspension par la voie du ministre de l’Information. Rien de plus. Difficile on en connait pas officiellement pourquoi, nos consœurs ont sauté.
L’ouverture de l’antenne ?
Binti Mhadjou qui avait été promue directrice de l’information il y a presque deux mois. La nomination de sa collègue, Moinadjoumoi Papa remonte par contre à la fin du mois de décembre. Ces choix avaient été salués partout, surtout sur les réaux sociaux. On avait d’ailleurs constaté au cours de ces derniers temps une ouverture de l’antenne.
Phénomène aussi rarissime pour la télévision nationale accusée de faire la propagande de ceux qui sont au pouvoir. Ce virage à 180° de la ligne éditoriale était décrite comme une nouvelle ère. La preuve, les leaders de l’opposition à l’instar de Mouigni Baraka, Ibrahim Abdourazakou Razida se sont succédés sur le plateau il y a quelques semaines. Selon les indiscrétions, les éditions de la semaine précédente dominée par la grève des commerçants et importateurs en serait la cause de l’évincement de ces jeunes dames.
” Nous accordions un temps équilibré à tous les acteurs, que ça soit les grévistes, les consommateurs, et le gouvernement“, a rétorqué Binti Mhadjou avant d’ajouter ” Pour le moment, nous avons pris acte de la décision et nous attendons le retour de notre directeur“.