Examens nationaux de 2019 : 15 chefs d’établissements suspendus pour 7 ans

Environ dix sept surveillants ont été pris la main dans le sac et n’auront donc plus le droit de participer à des examens nationaux pendant les 7 prochaines années. Huit sites d’examens ont reçu un dernier avertissement et risquent à la moindre erreur d’être fermés

Ancien siège du ministère de l’éducation nationale

Par Abdou Moustoifa

Les sanctions viennent de tomber. Le dernier rapport sur les examens nationaux de l’année dernière est sorti. Et comme toujours, la session 2019 n’est pas reluisante. Les anomalies répertoriées sont nombreuses qu’il s’agisse des fraudes ou les autres manquements selon la conclusion tirée par les différents services sous la tutelle du ministère en charge des examens se sont réunis il y a moins de deux mois pour faire le bilan.

Ce ne sont pas la nature des fautes recensées car, il y en a toujours eu chaque année, mais plutôt les statuts des auteurs de celles-ci qui font froid dans le dos. Rien que les personnes chargées du déroulement des examens, ils sont 19 reconnus coupables de fraudes.

17 surveillants

Sur cette liste, on retrouve 15 surveillants de classe et deux surveillants de couloir.

Interdits de participer à des examens nationaux en tout cas pas avant 2026, selon l’article 9 de l’arrêté N°08/017/Menracjs, ces membres du jury censés surveiller les candidats se sont livrés à toutes les formes de « bêtises ». 7 d’entre eux sont sanctionnés pour « aide et complicité en classe » dans les sous-centres où ils étaient affectés. Un autre surveillant de classe a été pris la main dans le sac en train d’échanger avec les candidats au cours des épreuves.

Il est reproché par contre à l’un des surveillants de couloir d’avoir pénétré dans une salle de classe pour remettre un brouillon à un candidat. Le second a agressé le chef du centre de Mbeni. Ce dernier, étant fonctionnaire, est interdit d’exercer dans un établissement ou institution d’enseignement, avec mise à disposition du secrétariat générale du ministère de l’Education nationale.

La peine reste la même pour les deux coordinateurs (histoire géo et anglais) cités dans ce rapport. Le premier a falsifié des notes pendant que son collègue qui est malheureusement enseignant à l’Université de Patsy à Ndzuani, avait été rattrapé avec une liste de trente candidats dont il changeait les notes. L’autre corps pointé du doigt est celui le corps des chefs d’établissement.

5 lycées sur la liste rouge

Là encore, le tableau est sombre. D’après toujours l’arrêté ministériel en date du 31 décembre portant sanction aux auteurs de fraudes, quinze directeurs (établissements publics et privés) ont écopé une suspension de 7 ans. Ces responsables d’école ne participeront plus à des examens nationaux durant cette période. Leurs délits : faux et usages de faux. D’aucuns auraient produit des faux documents.

Ils sont aussi frappés par une interdiction d’exercer la fonction de chef d’établissement précise le document que nous avons pu se procurer une copie. Après les surveillants, les directeurs, vient le tour des sites d’examens. Ces derniers ne sont pas sortis de l’auberge.

Au total 8 sites d’examens dont 5 les lycées : Mbeni, Foumbouni, Mohoro, Dembeni et Ntsaweni ont été mis en garde. ” En cas de récidive, ils seront fermés“, prévient le ministère de l’Education nationale dans cet arrêté. L’Epp Magaza de Mitsamihuli, l’Epp de Bangoi Kouni ou encore le Cr de Wellah (sembenoi sada) complètent cette liste de site et de centres qui se trouvent dans le collimateur.

Le Groupe scolaire unité dans le Bambao pourrait se voir retirer son agrément, s’il était reconnu coupable d’une faute lors des prochaines sessions. Le centre de correction de Mutsamudu est lui aussi dans le viseur. Menacé de fermeture. Pour compléter la liste de tous les acteurs des examens nationaux, le conseil aurait dû intégrer un chapitre, des candidats rattrapés et éliminés pour fraudes.

Comme tous les ans, ces rapports résumant le déroulement des examens nationaux, sont publiés. Mais la plupart des enseignants ou directeurs reconnus coupables participent toujours dans les examens de l’année suivante. Idem pour les surveillants, parfois même les candidats éliminés, changent de site ou d’îles et ne purgent pas leurs peines. 

By Abdou Moustoifa

Journaliste comorien exerçant à Al-watwan, le premier journal des Comores. Depuis trois ans ans, il se charge des ces deux rubriques : l’éducation et les télécommunications.

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