Médias : Dix journalistes comoriens formés sur la déontologie journalistique

Parmi les modules dispensés au cours de la formation, se trouvaient entre autres le data journalisme, les techniques d’organisation d’une ‘interview ou encore le journalisme d’investigation.

Photo de famille réunissant les journalistes et les formateurs de l’ambassade américaine

Mis à jour le 24 février à 17h

Par Abdou Moustoifa

« Journalisme aux Comores : défis, éthique et technique ». Tel est le thème de la formation   qui vient de s’achever hier mardi à l’hôtel Retaj. Financée par l’ambassade des États-Unis, celle-ci elle avait réuni une dizaine de journalistes travaillant essentiellement dans l’audiovisuel. Seuls deux journalistes de la presse écrite avaient été invités.

Au cours de ces deux jours d’échanges, l’ancien journaliste américain, Daniel Brown, a fait un tour d’horizon des genres journalistiques notamment l’interview, brièvement le reportage et enfin l’enquête. Mardi les discussions tournaient autour de l’évolution du journalisme aux Comores.

Pendant toute la matinée du mercredi, les échanges tournaient autour des techniques d’élaboration d’une interview.” Préparez-vous en avance, menez vos propres investigations sur la personne que vous allez interviewer. Mettez votre interlocuteur à l’aise ”, a conseillé cet ancien journaliste, qui a travaillé pendant 22 ans à la Radio France Internationale(RFI).

Les fake news

Concernant l’éthique, Daniel n’a pas été avare non plus. “ Le journaliste doit se prémunir des informations où les conflits d’intérêts s’invitent. Il faut refuser des cadeaux, rester impartial, intègre ”, a-t-il ajouté.  D’autres modules ont été rajoutés au programme, notamment le journalisme web, avec l’exemple des fake news, le data journalisme. Genre journalistique quasi inexistant aux Comores, le journalisme d’investigation a été abordé.

Présent à cette formation Ben Nassuf, journaliste du quotidien La gazette des Comores lui s’estime mieux outiller surtout en ce qui concerne la préparation des interviews et des reportages. Seul bémol : le timing. Selon lui, la formation était intense et qu’en raison de sa pertinence, des jours supplémentaires auraient fait l’affaire.

Lors d’un bref point de presse organisé après la cérémonie de clôture, Daniel qui a déjà collaboré avec des médias comoriens dans le passé, appelle les autorités ainsi que les différents acteurs à préserver la liberté d’expression qui est bafouée ces dernières années selon les témoignages, qu’il a recueillis auprès de certains patrons de médias.

Liberté d’expression bafouée

Pour illustrer cette dégringolade, il a cité les trois rapports de RSF. Entre 2017 à 2019, les Comores ont chuté passant de la 49ème à la 56ème place “ Ce constat est alarmant. Il faut valoriser ce métier. Si les hommes de la presse sont formés, les médias étrangers n’auront plus besoin de dépêcher des reporters sur place” a -t-il cité à titre d’illustration. Il a saisi cette occasion pour se féliciter du déroulement de la formation.

Certes, le programme était chargé, mais on a réussi à terminer tous les modules, s’est réjoui, ce franco-américain.  Présent à cette conférence de presse, le conseiller adjoint aux affaires publiques, auprès de l’ambassade des Etats-Unis à Madagascar, Alexandre Cottin, a promis de programmer d’autres formations à Moroni.

By Abdou Moustoifa

Journaliste comorien exerçant à Al-watwan, le premier journal des Comores. Depuis trois ans ans, il se charge des ces deux rubriques : l’éducation et les télécommunications.

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