Depuis le mois de septembre 2018, on a jamais fixé une date exacte pour l’élection du président de l’Université des Comores. Ce scrutin à l’origine de toutes les grèves observées ces dernières années à l’Udc est toujours renvoyé aux calendes grecques.
Par Abdou Moustoifa
Juin 2020. C’est la nouvelle date dévoilée avant-hier mardi par le ministère de l’Education nationale pour l’élection du président de l’Université des Comores. Donc ce scrutin tant attendu pourrait être organisé d’ici quatre mois. Après deux semaines de grève, le syndicat national des enseignants de l’université (Sneuc) n’a d’autre choix que de retenir cette date.
La promesse n’a rien de chimérique. Sauf que ce n’est pas la première fois que l’on fixe une date pour l’élection du successeur de Saïd Bourhane. Depuis l’annulation du second devant opposer Achmet Saïd et Ouledi Ahmed au mois de mai 2018, aucune échéance n’a été respectée. Ces engagements non tenus ne datent pas d’aujourd’hui s’agissant de l’élection du président de l’Udc.
Tout commence au mois de septembre 2018. Alors que l’Université est paralysée par une grève déclenchée par le Sneuc qui réclamait la tenue du second tour suspendu, par le ministre de l’Education de l’époque, Salime Mohamed Abderemane, le gouvernement avait tendu la main aux syndicaliste en leur demandant d’aller concocter un plan de sortie de crise.
Le protocole de décembre 2019
Après l’approbation de celui-ci, le Sneuc se félicitait pour avoir obtenu la promesse selon laquelle, une élection allait être organisée trois mois plus tard soit le mois de février 2019.
On se rappelle de cette déclaration faite par l’ex Sg du Sneuc, Hassane Youssouf à la sortie de l’audience de Beit-Salam le 9 septembre 2018. Une commission sera mise en place. Elle verra comment organiser l’élection d’ici trois mois“, disait-il avec assurance.
Quelques jours plus tard, le président de la République annule à la surprise générale le processus électoral en cours et met en place officiellement un comité intérimaire de gestion pour diriger l’institution. Cette telle décision a enterré les acquis du vote organisé au mois de mai. Donc retour à la case départ. Un échec pour le Sneuc qui avait multiplié les actions pour réclamer l’élection du président : refus de valider les examens de la deuxième session, boycott des concours d’entrée à l’Université, grève.
Depuis la nomination d’Abdullah Ben Said au poste d’administrateur provisoire le 14 février 2019 jusqu’à aujourd’hui, soit un an et 12 jours, les enseignants n’ont jamais réussi à arracher une date pour élire leur chef. Faut-il rappeler que l’élection du président de l’Udc, ne nécessitait pas une réforme imminente des textes ? Rappelons que lors de la signature du protocole d’accord du mois de décembre 2019, les autorités avaient promis d’organiser à la fois les élections des chefs de composante et du président dans les meilleurs délais. Sans pour autant donner des précisions.
Absence de disponibilité de la part des autorités ou volonté de faire fi des textes dans le but de maintenir la transition encore plus longtemps ? Attendons jusqu’au mois de juin.