Viol de la fillette de Mtsangani : Me Idriss Mze Mogne ” Tous mes clients sont des mineurs “

L’avocat de la défense demande la tenue du procès dans les meilleurs et déplore les conditions de détention de ses clients. L’affaire est renvoyée devant le tribunal des mineurs.  

Me Idriss Mze Mogne , avocat de la défense

C’était l’affaire du mois. Fin janvier, le “viol” d’une fillette de 12 originaire de Moroni Mtsangani par six jeunes du même quartier, avait défrayé la chronique et suscité un émoi surtout les réseaux sociaux où l’information avait été révélée.

Au lendemain de la fin de l’instruction, l’avocat de la défense Idriss Mze Mogne a tenu à s’exprimer pour la première fois pour dit-il dissiper les malentendus. A commencer par le caractère de l’acte. En effet, après l’éclatement de l’affaire, beaucoup de bruit faisaient état d’un “viol collectif”.

Palais de justice de Moroni

Ce que dément catégoriquement, l’avocat de la défense. ” Contrairement à ce qui a été raconté ici et là, il n’y a jamais eu un viol collectif. Chaque garçon a dragué la fille à coté et a eu une relation sexuelle avec la mineure dans des intervalles bien différentes parfois après deux mois ou plus“, a clarifié Idriss qui tout au long de sa conférence transmise sur sa page Facebook, vendredi après-midi n’a pas manqué de condamner l’acte lui-même qu’il a qualifié de gravissime.

Qu’on ne fasse pas l’amalgame. Je ne cautionne pas ce qui s’est passé. Loin s’en faut et je n’encourage pas non plus ces actes. Je défends seulement les droits de mes clients. C’est mon devoir. Rien de plus “.

Conditions de détention

Les présumés violeurs poursuivis pour agression sexuelle se trouvent à la maison d’arrêt de Moroni jusqu’à présent. Un endroit qui n’est pas idéal pour des mineurs a déploré notre conférencier. Pour appuyer sa thèse, Il a cité l’article 10 du 31 décembre 2005 portant protection de l’enfance et la répression de la délinquance juvénile.

L’article 19 alinéa 2 de cette disposition est claire a poursuivi l’avocat. Selon cet article le “juge d’instruction ne peut pas placer en détention les mineurs de 15 ans”. Là encore, Idriss Mze Mogne a mis les points sur les I concernant l’âge des jeunes qui n’auraient pas encore atteint les 18 ans. 

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Sur les cinq en détention jusqu’à maintenant. Trois d’entre eux n’ont pas dépassé les 15 ans. Jusqu’à la fin de l’instruction, aucun acte n’a été déposé pour remettre en cause l’âge. A titre de rappel, le juge d’instruction a même mené ses investigations à ce sens. Bien que sur les réseaux sociaux, certains parlaient de falsification d’acte de naissance. Donc avec cet âge, il aurait fallu les placer dans d’autres centre de détention et non pas à la maison d’arrêt, où ils côtoient des criminels notoires jusqu’à ce qu’ils soient jugés“, a-t-il conclu.

L’avocat qui affirme avoir sollicité sans succès la liberté provisoire de ses clients pour qu’ils puissent au mois se rendre à l’école même sous surveillance des forces de l’ordre demande la tenue du procès le plutôt possible.

Les trois mineurs de 15 ans ne vont pas bénéficier d’une audience équitable car dès le début tout a été bafoué, de la mise en examen en passant par la garde à vue jusqu’à maintenant”, regrette-t-il avant de rappeler qu’il n’était pas là pour empêcher ses clients d’être condamnés s’ils étaient reconnus coupables mais plutôt de veiller au respect de leurs droits.

By Abdou Moustoifa

Journaliste comorien exerçant à Al-watwan, le premier journal des Comores. Depuis trois ans ans, il se charge des ces deux rubriques : l’éducation et les télécommunications.

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